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Théodore Monod

Dunes et oueds n'avaient plus de secret pour lui. Du Hoggar au Tibesti en passant par Ennedi, Théodore Monod a consacré à cette partie de l'Afrique, du Sénégal à la Libye, jusqu'à l'Ouest égyptien, la plus grande partie de son existence, soit trois quarts de siècle.

Son vrai moteur était l'aventure, la découverte et le dépassement de soi.  Son but était  l'exploration  de notre planète et l'inventaire de ses richesses. Sa curiosité dépassait largement les frontières des sciences naturelles. Il aimait l'esprit du voyage et avait le goût de l'effort. Le marcheur du désert savait savourer le bonheur des haltes, la cérémonie du thé, les nuits salvatrices avant une nouvelle journée de souffrances, la mélancolie de la fin du voyage qui pousse à de nouveaux départs. Sa pratique du voyage appartient à un temps révolu, celui des grands aventuriers marcheurs.

Théodore Monod n'a pas seulement fait de sa vie un exemple, il a  milité pour les causes qu'il croyait justes. Elles sont multiples : dialogue entre les cultures et les religions, défense des droits des animaux, lutte contre la guerre d'Algérie et l'arme atomique, ou plus récemment, pour le droit au logement ou les sans-papiers.

Théodore Monod défendait le droit à l'insoumission et à la révolte, mais prônait la non-violence comme méthode d'action. Il admirait Gandhi et tentait d'en imiter le combat. Il essayait d'attirer l'attention par des actes symboliques, comme le jeûne, emblématique de sa révolte contre notre société de consommation.

À dix-huit ans, il écrivait : " La vie n'est pas la joie. C'est la tension de l'effort continu ; c'est le labeur physique et le surmenage intellectuel ; c'est l'austère accomplissement du devoir ".

Une pensée de jeunesse qui porte en germe le goût de l'effort et de l'accomplissement dans la douleur.

Au désert, il aura pourtant trouvé bonheur et source de réflexion sur son siècle.
Sa devise est : "Chaque grain de sable est un grain de vérité".